Comment traite-t-on les déchets toxiques industriels ?

Le développement industriel a engendré de nombreux effets bénéfiques sur la croissance économique, mais sur certains cas, on peut avoir des retombées préjudiciables pour l’environnement. Aujourd’hui les professionnels, en ont désormais conscience avec une meilleure gestion de leurs déchets générés par leurs entreprises. On retrouve notamment les déchets toxiques industriels, aussi dits déchets industriels dangereux (DID) qui sont extrêmement nocifs pour la population et l’ensemble de l’écosystème s’ils ne sont pas bien gérés.

En effet, ces DID sont inflammables, chimiques, corrosifs, explosifs, radioactifs et cancérigènes. Ainsi, leur traitement est soumis à un protocole rigoureux respectant les normes de sécurité en vigueur. À retenir qu’en étant hautement toxiques, ils ne peuvent être abandonnés dans la nature ni évacués via les réseaux d’assainissements ; ils ne peuvent non plus subir des interventions non conformes par combustion ou par incinération.

Des déchets hétérogènes et classés suivant différentes catégories

Les DID sont classés selon qu’ils soient à l’état solide, gazeux, pâteux, liquide ou semi-liquide. Les différentes filières du secteur industriel produisent chacun leurs propres types de déchets. Les plus nocifs proviennent de l’industrie automobile, pharmaceutique, agricole et pétrolière. Il en est de même pour l’industrie de la filière électronique et numérique, ainsi que pour celle des BTP. La biotechnologie et la nanotechnologie produisent aussi des types de déchets dangereux faisant l’objet d’une étude spécifique pour en sécuriser le traitement.

Ces DID sont ainsi des déchets hétérogènes et les obligations légales qui régissent leur prise en charge dépendent de leur classification et de leur nature. C’est le cas en France, par exemple, suivant l’arrêté du 29 juillet 2005 qui concerne le remplissage du bordereau de suivi des déchets dangereux, stipulé à l’article R 541-45 du code de l’environnement. Ces obligations concernent la collecte, le transport, le tri ainsi que le traitement proprement dit, sachant que tous ces déchets présentent de hauts risques par inhalation ou par ingestion au cours de leur manipulation.

 La collecte et le transport

C’est en principe un transporteur agréé qui a pour mission de collecter et d’acheminer les déchets industriels vers les centres conformes à la législation, en particulier ceux de plus de 100 kg. La tenue d’un registre de suivi est obligatoire, et dans lequel sont mentionnés la désignation des déchets, leur nature et leur tonnage, les dates d’enlèvement et de déchargement ainsi que leur destination.

Le tri et le traitement

Ces opérations sont prises en main par un professionnel spécialisé qui recueille le chargement dans des centres de tri afin d’extraire les matériaux valorisables et recourir à la phase éventuelle de dépollution. Les déchets seront ensuite réacheminés vers les centres dédiés à la filière appropriée où ils subiront le traitement proprement dit.

On distingue ainsi différents centres de recyclage : ceux prenant en main les aérosols, l’amiante, les batteries, les Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques (DEEE), les emballages souillés, les huiles usagées, les pâteux et les solides souillés, les produits chimiques de laboratoire, les produits phytosanitaires, etc. Le traitement se fait soit par valorisation, par recyclage, par procédé physico-chimique ou biologique, par incinération ou encore via la mise en décharge. D’autres protocoles sont réservés à certaines catégories de déchets tels que ceux issus de la nanotechnologie et de la biotechnologie comme indiqué ci-dessus.

Les professionnels en charge de ces opérations doivent aussi avoir reçu un agrément les autorisant à exercer selon la règlementation en vigueur. Par ailleurs, ils ont pour obligation d’assurer leur traçabilité tout au long du circuit et de la chaîne de traitement.

Les spécialistes du recyclage des déchets toxiques industriels à Maurice

Près de 18 000 tonnes de DID sont émis à Maurice chaque année. Ceux-ci sont constitués, pour la majorité, de déchets pharmaceutiques et chimiques de laboratoire, de pesticides, de peinture, d’aérosols, d’amiante et de DEEE. Certains d’entre eux ne peuvent cependant être traités sur place et nécessitent d’être acheminés vers une plateforme spécialisée en vue d’être exportés. Cela après avoir été regroupés, empaquetés et libellés. D’autres professionnels, en revanche, sont bel et bien présents, tels que les spécialistes de la récupération des huiles usagées, de même que ceux de la collecte et du traitement des DEEE. Comme, l’entreprise BEM Recycling, basée à Maurice depuis 21 ans, qui est implantée à La Chaumière dans la région de Rivière Noire. Elle est spécialisée dans le recyclage des DEEE, dans le total respect de l’environnement et des règlementations en vigueur. Cela pour celles qui s’appliquent aussi bien à l’international que sur le territoire mauricien.