La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25). De quoi s’agissait-il ?

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP25) a eut lieu du 2 au 14 décembre 2019 à Madrid, en Espagne. Présidée par le gouvernement chilien,  elle enclenche une année charnière pour la relève des ambitions des différents états dans la lutte contre le changement climatique. Au total, 196 pays participaient. Le slogan retenu pour cette COP était “Time for action”, autrement dit “Il est temps d’agir”.

 Il s’agissait d’un rendez-vous annuel. Cette année, 196 participants (196 états dont l’Union Européenne et diverses organisations environnementales) se sont rassemblés pour discuter de mesures à implémenter afin de combattre le réchauffement climatique. Comme pour toute phase de négociation à l’échelle mondiale, l’exercice fut très compliqué. C’est étant donné que les engagements considérés en matière de sauvegarde de la planète, peuvent parfois être en conflit direct avec les intérêts d’un état.

Un changement de dernière minute

 À l’origine, la conférence devait être présidée par le Brésil. Mais suite à l’élection de Jair Bolsonaro, le pays a choisi de se désister et le Chili a dû reprendre la relève. Initialement, le sommet mondial devait avoir lieu dans les locaux construits à cet effet dans le parc immobilier de Cerrillos. Toutefois, en début de novembre 2019, les organisateurs ont choisi de délocaliser la COP25 en Espagne suite à l’instabilité politique régissant au Chilli. Si le sommet mondial s’est déroulé en Espagne, c’est bel et bien le Chili et Carolina Schmidt qui ont tenu la présidence. 

Il s’agissait d’un grand défi pour le pays hôte. En effet, ce changement brusque leur donnait seulement un mois pour tout organiser. En outre, les élections législatives venaient tout juste d’avoir lieu le 10 novembre. Il fallait également faire des aménagements pour le 25 000 émissaires initialement attendus au Chili. On parle ici de milliers de participants provenant de la société civile (ONG, entreprises, syndicats) venus pour enrichir la discussion et essayer d’influencer les acteurs officiels. 

 La relocalisation de la COP25 avait créé beaucoup de mécontentement. Cela représentait un défi de taille pour les états du Sud et les diverses Organisations Non Gouvernementales  (ONG), particulièrement en termes de visas et de frais de déplacement. En effet, on redoutait une faible représentativité de la société civile. Malgré tout cela, le sommet a su générer un bel engouement. On a notamment eu droit à une marche pour le climat le 6 décembre 2019. L’événement a vu la participation de 20 000 individus dont l’acteur espagnol Javier Bardem et la militante Greta Thunberg.

Les grandes discussions de la COP25

Parmi les point chauds, il était particulièrement question de l’indemnisation des pays pauvres suite aux dommages subis par le réchauffement climatique et la montée des eaux. Cela a suscité de fortes divergences entre les pays pauvres et les pays développés. Ces derniers sont finalement opposés à offrir une compensation. 

En outre, les gouvernements saoudien et brésilien restent fermés à toute forme de discussion autour des droits de l’homme. Aucun des pays figurant parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre n’a voulu s’engager dans l’immédiat. Un début plutôt timide quand on sait que la première session devait expressément clarifier les actions à court terme. Suite à cela, les attentes se reposaient clairement sur la deuxième semaine  avec le segment ministériel. Dans l’ensemble, les deux semaines furent néanmoins marquées par un manque de dynamisme et une multitude de négociations techniques sans pour autant aboutir à grand-chose. Il s’agit d’une véritable problématique tant il existe une déconnection entre l’urgence, qui s’accroît, et la complexité des négociations internationales.

Cependant, tout n’est pas gris. Si de nombreux écologistes et médias ont jugé la conférence décevante, il existe plusieurs points positifs sur lesquels s’appuyer pour la COP26, qui se tiendra à Glasgow (Royaume-Uni) en novembre 2020.  À travers une alliance de petits États insulaires et de pays européens, africains et sud-américains, c’est près de 80 États qui ont démontré qu’ils étaient prêts à augmenter leurs efforts en 2020.  Ils empilent ainsi sur les engagements déjà pris durant l’accord de Paris.

On fera mieux la prochaine fois…

 La COP26, qui aura lieu à Glasgow (Royaume-Uni), en novembre 2020, revêt d’une importance capitale quand on réfléchit sur le bilan de la COP25. C’est là qu’il faudra agir. Toutefois, on permis d’être sceptique quand on réalise que c’est le même argument utilisé lors de la COP24.  S’agit-il de la bonne méthode pour avancer ? Ces montagnes qui accouchent d’une souris, n’aboutissent-elles pas par nuire vis-à-vis de la mission qu’elles sont supposées réaliser ? Est-ce inhérente à la voie démocratique ? On peut se permettre d’espérer. Des dispositifs mis en place, tels que le Pacte Vert de la Commission Européenne, démontrent que c’est définitivement réalisable à ce niveau.