Ouvert depuis décembre 2018, The Good Shop est une entreprise sociale à but non lucratif qui reçoit les dons de produits pour ensuite les revendre à un très bon prix. Elle est devenue en très peu de temps, un pilier de l’économie circulaire de notre pays. Nous avons rencontré leur équipe.
• Quelle était la motivation derrière ce concept ?
Nos directeurs, déjà investis dans le social, voulaient trouver un format d’entreprise sociale qui pouvait aider les gens dans le besoin grâce à ses propres activités. On s’est donc basé sur un modèle qui existe déjà à l’étranger et qui marche très bien. Avec l’aide de Goodwill en Amérique, The Good Shop est né.
• Quels types de personnes sont les donataires ?
Les donataires sont des Mauriciens ou des expatriés qui ont des choses chez eux dont ils ne se servent plus et qui veulent s’en débarrasser ou contribuer à notre mission.
• Est-ce que tout le monde peut venir acheter dans votre magasin ?
Oui bien sûr, nos magasins sont ouverts à tous ! On est ouvert du lundi au samedi et on se situe sur 2 sites : Calebasses et Curepipe. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur notre page Facebook, notamment concernant les horaires.
• Comment faites-vous le tri ?
Le tri est fait sur place. On évalue la qualité du produit et on le met dans une des 4 catégories – à revendre, à donner aux ONG, à réparer/upcycler ou à recycler.
• Comment choisissez-vous le prix de vente ?
Nous avons un système de « good, better, best ». Donc le prix dépend de la qualité relative du produit et de la demande pour le produit.
• Que faites-vous des vêtements ou des objets que vous ne pouvez vendre ?
Nous avons lancé plusieurs initiatives afin de réduire au maximum les déchets que nous recevons notamment en ce qui concerne les vêtements. On lègue une grosse partie aux ONG déjà triés pour eux et on essaye vraiment de leur faire don de choses dont ils ont besoin. On donne à peu près 80 boîtes par semaine. Certains objets sont réutilisés dans le magasin même – linges en chiffons, CD et vieux livres pour indiquer les prix, etc. Par ailleurs, nous innovons sans cesse pour avoir le moins de déchets possible, où nous nous associons à plusieurs partenaires pour que ces objets inutilisables soient réparés, ‘up-cyclés’ ou encore recyclés. Ainsi, les fonds reçus à travers nos boutiques nous aident directement à soutenir ces initiatives.
• Quelles sont vos solutions/idées pour réduire la surconsommation ?
Notre plan principal contre la surconsommation est de sensibiliser les gens à travers des présentations dans des compagnies ou notre social media. On veut vraiment que les gens réalisent que la fabrication d’un produit nécessite l’utilisation de ressources (matière première) comme d’énergie. On peut citer l’exemple d’un T-shirt en coton avec l’utilisation de plus de 2700L d’eau.
• Comment encouragez-vous les clients à être responsables de ce qu’ils achètent ?
Déjà, le fait de vendre ces produits les influence déjà à les valoriser plus que s’ils les avaient reçus gratuitement. On essaye aussi d’expliquer aux clients notre mission et de les faire prendre conscience qu’il y a un surplus de choses qui circulent.
• Comment comptez-vous sensibiliser les « addicts à la mode » ?
Petit à petit, on veut faire en sorte que les gens réalisent que le seconde-main est « trendy » et que c’est vraiment le futur de la mode. Nous avons aussi beaucoup de grandes marques dans nos magasins qui ne sont pas forcément en vente à Maurice. Ce qu’on veut dire aux addicts à la mode c’est que nous offrons le plaisir du shopping et des bonnes affaires sans culpabilité.
• Quel est votre plan pour vous faire connaître localement puis internationalement ?
Localement, c’est à travers notre page Facebook et en s’associant aux personnes actives dans le mouvement écologique et les compagnies avec les mêmes valeurs. On essaie d’être présent pendant les conversations liées à notre mission. On se concentre plus sur notre communauté locale pour le moment.
• Allez-vous ouvrir d’autres boutiques à l’île Maurice ?
C’est vraiment dans nos plans d’ouvrir au moins 5 boutiques à travers l’ile pour que le concept se propage au maximum.
• Quelles sont vos ambitions pour le futur de votre société ?
Le but ultime serait le zéro waste et contribuer à une société zéro pauvreté. Mais de manière plus réaliste, on veut vraiment pouvoir améliorer la qualité de vie des personnes et communautés, que tout le monde puisse vivre avec dignité.