À la fois biologiste, chimiste, voire même économiste, le parfait environnementaliste multiplie les casquettes. De l’étude des niveaux d’eau à celle de la croissance de la population en passant par l’évaluation de la biodiversité, il est clair qu’il doit batailler sur plusieurs fronts.
L’évaluation de l’environnement est un exercice délicat. Dans un monde en pleine mutation, comment un analyste doit-il être à la fois objectif et sélectif dans le choix des critères à utiliser ? Si les petites structures ont chacun leur formule d’évaluation, il en va autrement pour les grandes institutions qui misent sur des indicateurs fiables et universels dans leur évaluation de l’environnement.
Les indicateurs de l’environnement
On commence par une définition simple : l’indicateur environnemental est un critère selon lequel on vérifie la condition de l’environnement. Le sujet est bien évidemment très complexe. À ce titre, l’évaluation est réalisée à plusieurs niveaux : écologique, physique, biologique et chimique.
Il est à noter que les indicateurs environnementaux sont nombreux et il serait difficile de tous les nommer. Toutefois, certains sont plus estimés que d’autres et c’est sur quoi nous allons nous concentrer. Dans cet article, voici les cinq principaux indicateurs de l’environnement :
• La diversité biologique ou biodiversité
Elle correspond à la variété des différentes espèces et des écosystèmes présents sur terre. La préservation de la diversité biologique est l’un des axes majeurs du développement durable, c’est donc devenu un enjeu planétaire. Chaque année, entre 17 000 et 100 000 espèces disparaissent dues aux activités humaines. De plus, de nombreux écosystèmes comme des forêts ou des milieux aquatiques sont menacés et endommagés.
• La production alimentaire
La chaîne alimentaire crée environ 13,7 milliards de m3 de CO2, ce qui équivaut à 26% des émissions humaines de gaz à effet de serre. La production alimentaire a un impact sur de nombreux facteurs tels que l’air dû aux émissions d’ammoniac et aux dépôts azotés qui proviennent de l’agriculture. Elle a également un impact sur l’eau ; les activités agricoles entraînent des concentrations importantes en phosphore dans les lacs et les cours d’eau. Enfin, elle a des conséquences drastiques sur le climat dû à la transformation, au stockage et au transport des aliments qui émettent des gaz à effet de serre, et sur les sols à cause des engrais.
• La température moyenne du globe et la concentration de CO2 dans l’atmosphère (empreinte carbone)
Au 20ème siècle, la température moyenne du globe a augmenté de 0,6 °C. Cette hausse de température est la conséquence des émissions de gaz à effet de serre. En 2100 la température moyenne globale devrait atteindre 6,5 à 7°C de plus que l’ère préindustrielle. La solution serait de diminuer les émissions de CO2 jusqu’à atteindre la neutralité carbone avant 2060, ou au moins une réduction de 50% d’ici 2030, d’après des scientifiques. En effet, la concentration de CO2 dans l’atmosphère est au plus haut depuis trois millions d’années, impliquant un réchauffement climatique de plus en plus rapide et intense. Celle-ci est issue des émissions de combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz, mais peut également provenir de la déforestation, de l’agriculture ou de procédés industriels.
• La population humaine
La population humaine ne cesse de croître et devrait atteindre les 10 milliards en 2050. En quinze ans, elle est passée de 6 à 7,5 milliards. Ceci est l’un des facteurs de menace pour l’équilibre planétaire. Cette croissance démographique rapide et continue vise l’environnement mais également la société. La population africaine connaît les taux de croissance démographique les plus élevés du monde mais contribue très faiblement aux émissions des gaz à effet de serre. Ceux qui émettent le plus sont les nord-américains, puis les européens et enfin les chinois. Les scientifiques invitent la population à réduire sa propre reproduction et à diminuer sa consommation en ressources comme la viande.
• L’épuisement des ressources
Aujourd’hui, avec l’explosion démographique, on consomme cinq fois plus d’énergie qu’il y a cinquante ans. C’est ainsi que les stocks de matières fossiles commencent à s’épuiser et que les ressources naturelles indispensables à la vie se sont raréfiées. L’eau qui recouvre 75% de la surface de la planète, est mal répartie, gaspillée, et polluée. Il faut savoir que deux millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. Afin d’éviter les pénuries, le monde se doit de faire plus avec moins. Il est important de se concentrer sur une bonne préservation et répartition des ressources disponibles.
Indicateurs clés de l’environnement : un modèle complet (?)
Ces cinq critères ont depuis longtemps été utilisés par les plus grandes institutions lorsqu’il s’agit de discuter environnement. Il s’agit là d’une formule maintes fois utilisées, et ce pour de bonnes raisons ; sa fiabilité et son universalité. Quand on sait que l’avenir environnemental inclut des décisions économiques et politiques, il est tout autant crucial de maintenir un terrain commun.
Mais doit-on s’arrêter là ? Cela résume-t-il parfaitement l’ensemble des valeurs partagées par la population mondiale ? Existe-il d’autres indicateurs environnementaux que nous avons négligés, et qui sont pertinents selon vous, pour évaluer la situation de la planète ? Il n’est jamais trop tard pour transcender ces réflexions actuelles.