On le sait tous que la mer nous protège des déséquilibres climatiques en absorbant chaleur et CO2 tout en régulant l’oxygénation de l’atmosphère. Ainsi, les océans participent à l’équilibre de la planète, mais hélas ils subissent malgré tout de multiples agressions provenant directement de l’activité humaine. Déchets toxiques solides, liquides et gazeux issus de différentes origines viennent aujourd’hui polluer nos océans et ainsi porter atteinte à l’ensemble de l’écosystème marin. Quelles sont en effet les différentes sources de leur pollution et comment limiter ce fléau ?
Les origines de la pollution marine
• Les déchets des activités maritimes
La dégradation de l’environnement marin se déclenche de manière volontaire ou involontaire, voire accidentelle. Les pollutions volontaires proviennent des déchets de cargos et navires exploités en haute mer. Exemple : déchets alimentaires, industriels, de pêche, etc. Les opérations de dégazage – plus précisément de déballastage – sont aussi source de pollution volontaire, puisqu’elles consistent au nettoyage des cuves, à la vidange de différents compartiments et au déversage des produits contenant des gaz nocifs dans l’océan.
Les pollutions involontaires proviennent généralement des fuites de carburant au pompage. Par ailleurs, les sous-marins nucléaires sont à l’origine des pertes de déchets radioactifs. Les bateaux de la flotte de l’armée navale déversent aussi d’importants volumes de déchets d’explosifs et de munitions dans leur sillage. Autres sources de pollution par les activités maritimes : les sabordages de navires et les épaves d’engins de pêche non recyclés.
Quant aux causes de pollution d’origine accidentelle, elles sont par exemple les marées noires provoquées aussi bien en haute mer (naufrages de navires-citernes) qu’au niveau des stations terrestres. Elles peuvent aussi résulter d’un dégazage sauvage dont les conséquences sont extrêmement dommageables pour l’univers marin.
• La pollution terrigène
La pollution terrigène, c’est-à-dire d’origine terrestre, est le plus souvent issue des activités humaines : rejet de plastiques et d’emballages directement dans la mer ou via les cours d’eau qui se déversent dans les océans. Le plastique accumulé dans les eaux marines peut d’ailleurs atteindre des proportions très alarmantes d’ici 2030 avec plusieurs millions de tonnes de ces déchets si aucune action concrète et durable n’est rapidement enclenchée.
Même si c’est une minorité, certaines activités agricoles et industrielles se situant à proximité des fleuves et des canaux ont tendance à déverser également une partie de leurs déchets de production. On y retrouve hélas toutes sortes de déchets toxiques : pesticides, produits chimiques, métaux lourds, radionucléides, etc.).
Quelles solutions pour freiner la pollution marine ?
Bien que devenue une préoccupation à échelle internationale, les solutions sur la limitation de la pollution marine n’ont pas encore réellement porté leurs fruits. En ce qui concerne la contamination des eaux par le plastique, les solutions consistent à bannir l’utilisation d’emballages et de produits à usage unique. Les sensibilisations sur le recyclage sont menées tambour battant, à tous les niveaux et dans tous les secteurs d’activité, que ce soit pour les acteurs en mer que pour les populations des villes.
Les spécialistes en laboratoire sont aujourd’hui à pied d’œuvre dans le but de produire des microorganismes marins pouvant dégrader naturellement les déchets plastiques dans les océans, en surface comme en profondeur.
En outre, des solutions innovantes voient progressivement le jour : par exemple, le déploiement de navires à barrages flottants. Ceux-ci s’attaquent en grande partie aux macrodéchets, tandis que les résidus liquides et d’hydrocarbures ne pourront cependant être stoppées par le dispositif.
Quant aux marées noires, elles sont principalement dues à un accident. Ainsi, les mesures qui sont mises en place visent plutôt à en réduire les conséquences. Ce, en révisant les manuels de procédures aussi bien sur les plateformes offshores que sur les bâtiments pétroliers naviguant en haute mer. Citons entre autres les mesures d’urgence en vue de limiter l’épandage et de récupérer les fuites. Les satellites quant à eux, réalisent un suivi rigoureux de la progression de l’étendue des déversements de grande envergure.