Depuis des années, le “Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles” ou encore Colony Collapse Discorder (CDD) désigne le phénomène suivant : les abeilles connaissent une forte diminution de leur population voire une disparition totale dans certains endroits. Il s’agit des ruches qui se vident subitement et de manière incompréhensible car aucune abeille morte n’est retrouvée mais pourtant elles sont toutes portées manquantes. Nous savons que les abeilles jouent un rôle important dans la biodiversité et donc dans le développement humain. Il serait judicieux alors de comprendre le pourquoi, le comment et quelles en sont les conséquences.
Le pourquoi de leur disparition
Tout d’abord, il y a certaines régions où les abeilles meurent de faim. La flore disparaît petit à petit ce qui atteint également les insectes. Mais les principales raisons de leur disparition sont:
• Premier sur la liste et sans surprise: les substances chimiques et pesticides dans l’environnement et particulièrement les néonicotinoïdes qui sont une classe de produits toxiques employée comme insecticides et agissant sur le système nerveux central des insectes.
• Ensuite, les causes pathogènes, c’est-à-dire des parasites, virus ou encore champignons
• Le manque de végétaux à cause de l’agriculture de plus en plus intensive qui réduit la biodiversité
• Puis suit, la cause génétique: les abeilles qui sont choisies pour leur productivité ne se sont pas adaptées à leur milieu car il y a un manque de diversité génétique
• Les dégâts du frelon asiatique ou encore le Varroa destructor qui est une espèce d’acariens parasites de l’abeille adulte ainsi que des larves et des nymphes.
• La pollution électromagnétique
• Et enfin, les pratiques des apiculteurs qui par exemple transportent leurs ruches pour polliniser les cultures et donc affaiblissent leurs essaims à force de voyager.
Les conséquences de leur disparition
La disparition des abeilles constituerait une lourde conséquence autant pour l’environnement que pour l’économie. Premièrement, on sait que 80% des cultures dépendent de ses insectes. Lorsque l’abeille disparaîtra, nous n’aurons plus 4 années à vivre. C’est comme un cercle vicieux : les fleurs ont besoin des abeilles pour se développer, les abeilles ont besoin des fleurs également et l’humain à besoin des abeilles, donc des fleurs. Au final, certains aspects négatifs pour les abeilles le sont également pour l’humain (les pesticides, la faune et la flore qui diminuent,…). En effet, ce sont des insectes pollinisateurs, elles transportent du pollen de fleurs pour ensuite butiner sur le pistil d’autres fleurs afin de permettre la fécondation et la reproduction des espèces végétales. Donc, leur disparition entraînerait la diminution de la production agricole et augmenterait les prix de l’alimentation, ce qui ne ferait qu’aggraver la crise alimentaire mondiale actuelle.
Les chiffres des abeilles
Les insectes pollinisateurs représentent:
• 20 000 espèces d’abeilles dans le monde
• Une colonie d’abeilles domestique représente entre 40 000 et 60 000 individus
• La mortalité chez les abeilles est passé de 5 à 30 % en 20 ans
• Depuis 1980, plus de 70 % des fleurs sauvages ont disparu
• Les abeilles engendrent 150 milliards d’euros chaque année pour l’économie
• Les abeilles permettent la reproduction de plus de 80 % des espèces végétales de la terre
• En 10 ans, 15 000 apiculteurs ont cessé leur activité
• Les abeilles permettent la production de 35 % au niveau alimentaire en tonnage
• Près de 30% des colonies d’abeilles disparaissent par an
• Elles jouent un rôle dans 10% du chiffre d’affaires de l’agriculture mondiale
Quelles sont les solutions?
Sauver les abeilles et la biodiversité des insectes pollinisateurs va également nous sauver il est alors primordial de connaître les solutions.
D’abord, il est urgent de développer des moyens alternatifs aux pesticides (rappelons que ceux-ci sont très toxiques pour l’homme également). Il faudrait revenir à une agriculture plus proche des territoires et prendre des distances avec les pratiques de remembrement et la monoculture.
Aussi, une large sensibilisation est nécessaire. L’aide des organisations environnementales impliquées véritablement serait indispensable. Des organisations comme l’UNAF (Union Nationale d’Apiculture Française), Terre d’abeilles ou encore l’AMPA (Association Mécènes et Parrains d’Abeilles) sont reconnues d’intérêt général pour la préservation des abeilles.
Il est enfin possible de parrainer des ruches pour participer à leur développement et leur sauvetage.