Selon le rapport mondial sur les risques 2020, Maurice est classé 53ème pays parmi ceux les plus exposés aux facteurs déclencheurs de catastrophes liés au dérèglement climatique. Celui-ci se traduit par le réchauffement non seulement de la surface de la planète, mais aussi des océans, en plus de la concentration de gaz à effets de serre dans l’atmosphère. Ce bouleversement climatique résulte des activités humaines (utilisation des énergies fossiles, agriculture intensive, déforestation et destruction des écosystèmes).
Le rapport du GIEC
L’augmentation de 1.5°C de la température va davantage provoquer l’intensification des cyclones tropicaux dont l’impact sera plus ressenti sur les petites îles telles que Maurice et Rodrigues. De fortes précipitations seront enregistrées, en alternance avec des périodes de sècheresse plus marquées. Cela selon le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publié fin février 2022.
Par ailleurs, l’habitabilité sera de plus en plus restreinte du côté des zones côtières et des îles récifales. En cause : l’élévation de la température marine et du niveau de la mer ainsi que la dégradation des écosystèmes tampons. Ce qui sera à l’origine d’une insécurité alimentaire associée à un stress hydrique dans les prochaines années.
Les conséquences dans un futur proche
• Inondations et disparition des plages
Les populations des littoraux et des zones côtières de faible élévation, quant à eux, sont exposées à des risques d’inondation plus fréquents. Cette montée des eaux est susceptible de provoquer la « disparition de toutes les plages dans une cinquantaine d’années », si aucune mesure n’est prise. Les pêcheurs locaux ont d’ailleurs constaté une disparition de près d’une dizaine de mètres de plage au cours des dernières décennies. Or, l’île Maurice repose avant tout sur le secteur touristique, un des principaux moteurs de son économie. La perte d’une grande majorité de ses plages pourrait donc se révéler comme étant une véritable catastrophe dans ce secteur, encore aujourd’hui fragilisé.
Les coquillages, jadis partie intégrante de la culture mauricienne, font partie des espèces ayant totalement disparu en raison de la surpêche et de la pollution des eaux. C’est le cas du fameux Monetaria Annulus ou anneau d’or, représentant l’amour, la chance et la bonne fortune. Ce mollusque unique en son genre a été couramment utilisé dans les échanges et les trocs en Afrique, des siècles auparavant.
• Prolifération des épidémies
Le dérèglement climatique serait aussi responsable de la virulence des épidémies touchant principalement les îles, telles que le chikungunya et la dengue. Celles-ci sont provoquées par la prolifération des moustiques porteurs de maladies infectieuses, conséquence du changement de l’équilibre des écosystèmes. La multiplication des espèces responsables est due à l’accroissement des zones où les variations météorologiques sont les plus marquées. Cela provoquerait des conditions favorables à l’éclosion des larves et au maintien d’un habitat propice à la reproduction.
Les objectifs de lutte contre le dérèglement climatique
Parmi les objectifs de Kavydass Ramano, Ministre de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique, l’île Maurice s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30% d’ici 2030. Cela suivant la déclaration faite le 16 février 2021 et s’inscrivant dans son programme de Contribution Déterminée au niveau National (CDN).
Pour cela, des mesures seront prises dans différents domaines tels que la pêche et la gestion des zones côtières, de même que la relance verte pour le développement économique. Plusieurs plans d’action seront mis en œuvre, dont le Climate Promise Initiative, ainsi que le Climate Change Act. Côté financement, L’État français a octroyé une enveloppe de 200 000 euros au gouvernement mauricien dans l’exécution de ses engagements. Un budget de 300 000 $US a également été accordé par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD).