« Zero Landfill » et « Zero Waste » : Pourquoi faire la différence ?

Alors que l’élan s’accélère pour la réduction des déchets, vous avez probablement entendu plus d’une fois les termes zero landfill et zero waste. Les deux termes sont utilisés interchangeablement dans certains discussions et il serait important de les distinguer. 

Zero Landfill

Zero landfill, terme anglais, correspond exactement à ce qu’il semble être, c’est à dire, pas d’enfouissement d’ordures.

 Le zero landfill se concentre sur les méthodes de réacheminement des déchets qui été destinés à l‘enfouissement, vers des méthodes plus propres tels que le recyclage classique ou la valorisation énergétique. Le tri sélectif est la première étape à prévoir afin de respecter les différentes filières de collecte dans le but de détourner certains matériaux destinés à l’enfouissement.

 Ainsi, on retrouve d’autres alternatives telles que la pyrolyse, l’incinération, le compostage, le up-cycling, etc…

Zero-Waste

Le zero-waste considère la consommation des produits différemment du zero landfill. En réalité, le concept ne préconise le recyclage qu’en dernier recours. Il s’agit d’un concept plus large – une idéologie qui vise à éliminer les déchets sous toutes leurs formes dès son procédé de fabrication.

 Cela implique une refonte de la façon dont les biens sont produits et consommés par les entreprises et les individus. Il met l’accent sur l’importance d’évaluer les choix afin de prévenir au maximum tout gaspillage.

Les techniques les plus communes de gestion des déchets

• Site d’enfouissement (Décharge)

La mise en décharge était au XXe siècle la technique la plus populaire et demeure encore couramment utilisée dans la plupart des pays. Traditionnellement, il s’agit de carrières, de mines ou de trous d’excavation désaffectés ou de zones humides. Comparativement à d’autres méthodes de gestion, le coût est moindre et elle semble être la plus évidente pour stocker les déchets dans le moyen-terme (d’où sa popularité). Toutefois, dans la durée, la mise en décharge n’a pas de réels impacts sur la préservation des ressources. Les éléments toxiques sont rarement traités, et c’est sans compter la diminution des espaces libres appropriés.

• Compostage et fermentation

Les déchets organiques, tels que les végétaux, les excréments, les restes alimentaires ou le papier, sont valorisés en compost et/ou en biogaz. Ces déchets sont déposés dans un bac à compost ou un digesteur afin d’encadrer le processus biologique de décomposition des éléments organiques et éliminer les matières toxiques.

• Traitement mécano-biologique

Le traitement mécano-biologique ou tri mécano-biologique (TMB) est une méthode  combinant un tri mécanique et un traitement biologique de la partie organique des déchets ménagères.

• Incinération

L’incinération est l’action de détruire un matériau en le brûlant. La procédure est couramment utilisée pour se débarrasser des matériaux contaminés, comme les déchets médicaux biologiques. Il s’agit ici, une manière de récupérer de l’énergie à partir des déchets.

• Pyrolyse et gazéification

La pyrolyse et la gazéification sont deux techniques rattachées l’une à l’autre. On parle de traitements thermiques où les déchets sont chauffés à très haute température et avec peu d’oxygène. L’opération est habituellement réalisée dans une cuve étanche sous haute pression et les déchets sont convertis en énergie. Le procédé reste plus efficace que l’incinération directe, étant donné qu’il permet de récupérer davantage d’énergie.

Gestion des déchets : La situation à Maurice

C’est assez évident: les écologistes comme les diverses institutions publiques sont de plus en plus concernés par la constante dépendance à l’égard des décharges, et plusieurs propositions ont été présentées afin de gérer ce problème notamment à Maurice.

 Récemment, le Ministre de l’Environnement, Kavi Ramano, faisait l‘annonce du Climate Change Bill et d’un comité sur la gestion des déchets afin de remédier au problème.  Les chiffres sont effrayants. Le centre d’enfouissement de Mare-Chicose, dont la superficie est de 49,9 hectares, a en effet regroupé pas moins de 543 197 tonnes d’ordures en 2018, et ce taux grimpe annuellement. Des concepts comme le Zero Waste ou ceux à l’encontre de l’enfouissement sont donc nécessaires pour préserver les ressources. 

Zero Landfill / Zero Waste: Deux termes conciliables ?

Si les deux termes n’ont pas la même signification, ils travaillent tout de même vers un objectif similaire: l’élimination et la valorisation de déchets. Le zero-waste, dans son intégralité, implique une révolution de notre cycle de création et de consommation des ressources. Le mot d’ordre: ne rien perdre durant tout le processus. C’est un objectif noble, et surtout chronophage pour sa complète réalisation. Après tout, on parle de changer le cœur même de ce qui fait nos mœurs et notre société. Pour l’heure, le zero landfill représente une première phase en cherchant à éliminer ce que l’on souhaite éviter à l’avenir. La décontamination et la reconversion des déchets représentent sans doute le meilleur moyen de concilier les deux termes, et les entreprises de recyclage ont une grande responsabilité en ce sens.